Henri Cueco. Jeune peintre
Henri Cueco. Jeune peintreHenri Cueco
Jeune peintre
Henri Cueco (1929 – 2017) grandit en Corrèze. Son père est peintre, l’art va de soi dans la famille et l’enfant, qui dessine très tôt, vend ses œuvres dès l’âge de dix ans. La nature, présente au commencement, constitue un premier thème, fondamental, qui traverse tout son œuvre. À partir de 1952, tenté par l’aventure parisienne, l’artiste présente chaque année ses œuvres au Salon de la Jeune Peinture, récemment créé. C’est là que son travail est remarqué ; c’est là aussi qu’il se poursuit et prend de l’ampleur sur le mode d’une aventure collective et engagée qui le conduit à participer en 1970 à la fondation de la Coopérative des Malassis.
Cueco interroge l’héritage abstrait en 1963 en représentant l’eau de la Vézère dans des peintures tout en matière qui tendent à la monochromie. A ce premier sujet paysager succède la thématique du bain, qui introduit la figure féminine, puis celle de la chambre à coucher, liée au corps alangui de Danaë. Au milieu des années 1960, la représentation des corps se simplifie. Cueco dessine des silhouettes stylisées, les campe dans différentes postures puis joue de leur combinaison et de leur déplacement dans l’espace. Des « Jeux d’adultes » qui interrogent l’ambivalence et la violence des rapports sexuels à « La Nouvelle Société » qui renverse les clichés du sauvage et du civilisé, en passant par les « Hommes Rouges » malmenés par la grande ville ou entrés en rébellion, Henri Cueco cultive l’art de la contradiction et jamais ne tranche abruptement. Sous la limpide clarté du style pointe l’ambiguïté du propos, concerné et inquiet d’un paradis qui pourrait bien s’avérer perdu à jamais.
Cette exposition, qui se concentre sur les œuvres réalisées durant les années 1960, revient sur des séries emblématiques, qui posent des motifs et des intérêts récurrents. Si la pratique du dessin est fondatrice de l’ensemble de sa démarche, elle s’incarne et se déploie alors dans des peintures, monumentales ou minuscules, des figures découpées et manipulées, des œuvres multiples, etc. L’artiste ne cessant de faire, de défaire et de métamorphoser une œuvre qui progresse dans le mouvement et cultive l’inachèvement.